« Praise Medusa »

Après avoir traversé les cieux du christianisme avec mes deux premières toiles, j’ai senti le besoin de me replonger dans un panthéon plus ancien, plus rude et symbolique : celui de la Grèce antique. Et pour incarner cette époque mythologique, quoi de plus évident qu’Athéna, fille de Zeus, déesse de la guerre et de la sagesse ?

Sur son bouclier, j’ai reproduit la Méduse telle que peinte par Le Caravage — violente, expressive, pétrifiante — comme si le regard de l’œuvre baroque elle-même s’était figé dans le bronze. Chaque élément de la composition est un fragment de son mythe : l’égide ornée, inspirée des sculptures antiques, la chevêche qui veille dans les airs, messagère de lucidité, et Érechthée, le serpent protecteur, lové à ses pieds.

J’y ai également ajouté une Niké, petite déesse ailée de la victoire, discrète mais essentielle. Elle symbolise le triomphe qu’Athéna n’obtient jamais sans intelligence ni stratégie — une victoire non brute, mais méritée, mesurée, presque sacrée.

Athéna ne pose pas, elle se dresse. Sur un promontoire battu par les vents, la lance en main, elle fait face aux tempêtes et aux ruines d’Athènes que j’ai imaginées marquées par la guerre. À ses pieds, une branche d’olivier — son arbre sacré — rappelle que même dans le fracas des combats, la paix reste un choix divin.

C’est une Athéna figée dans un instant d’éternité : entre lumière et fureur, entre mémoire et combat.